Las Vegas s’apprête à accueillir Cannabition, le premier musée dédié au cannabis des Etats-Unis. Plongée dans un univers aussi kitsch que psychédélique…
Malgré la forte tentation, personne ne sera autorisé à fumer un joint à Cannabition lorsqu’il ouvrira ses portes jeudi en raison de l’interdiction de la consommation publique de marijuana décrétée par le Nevada, mais les visiteurs peuvent s’informer sur cette drogue en prenant des photos, c’est plus poli.
“Depuis que les téléphones portables sont devenus omniprésents, la culture de la visite des musées a changé.” – Gwen Chanzit, Université de Denver
L’établissement – dont le fondateur affirme qu’il a pour objectif de “déstigmatiser” l’usage de la marijuana – se retrouvera probablement parmi les points de discussion utilisés par les fonctionnaires et d’autres pour tenter d’attirer les millenials qui ne joue pas à la roulette dans la ville du péché.
Il accueillera ses premiers visiteurs près de 15 mois après que le Nevada ait commencé à légaliser le cannabis; les ventes dépassant largement les prévisions de l’État.
“Le Cannabition n’a pas seulement pour but d’attirer les gens qui aiment la marijuana, mais aussi de présenter ce produit aux gens qui veulent en savoir plus ou simplement s’amuser et faire une expérience artistique cool.”
Après tout, qui n’a jamais rêvé de pouvoir serrer une bud géante dans ses bras?
Des séances photos sont également disponibles sous un arbre qui brille dans le noir, à côté d’une feuille de cannabis géante et un bang en verre de 7 mètres de haut, surnommé “Bongzilla” et qui est considéré comme le plus grand du monde (le conservateur du musée ne précise pas si Bonzilla est fonctionnel).
Les invités reçoivent une introduction dans les guides des musées et quelques graphiques sur les murs expliquent comment les concentrés sont fabriqués et les différences entre les variétés de cannabis indica et sativa.
Tout ça paraît assez bon enfant, bien qu’on ne sorte pas des clichés habituels. Si les couleurs pétantes et les graffitis ‘intéressants’ ajoutent au kitsch, on peut légitimement se demander si le musée du cannabis pourra attirer un autre public que celui qui traîne de casino en casino à la recherche du buffet de poulet frit le moins cher.
On ne peut que regretter que le projet ne mise pas davantage sur l’éducation et la santé, mais pensez bien que dans la ‘Cité du Vice’, ce considérations sont très secondaires.