Les effets du CBD sur le cerveau

Les effets du CBD sur le cerveau 1

Le cannabidiol (CBD) est l’une des nombreuses molécules de cannabinoïdes produites par le cannabis, juste derrière le THC en termes d’abondance. Ces cannabinoïdes d’origine végétale, ou phytocannabinoïdes (phyto = plante en grec), se caractérisent par leur capacité à agir sur les récepteurs cannabinoïdes qui font partie de notre système endocannabinoïde (endo = interne en grec). Bien que le THC soit la principale composante psychoactive du cannabis et qu’il ait certaines utilisations médicales, le CDB se distingue par le fait qu’il est non psychoactif et qu’il présente un large éventail d’applications médicales potentielles. Ces propriétés le rendent particulièrement intéressant en tant qu’agent thérapeutique.

Évaluer les données, une tâche complexe
Ce qui est peut-être le plus remarquable au sujet du CDB, c’est le nombre et la variété de ses applications thérapeutiques potentielles. Il est important de reconnaître que chaque demande peut être appuyée par différents niveaux d’analyses. Il peut s’agir d’études cliniques en cours pour évaluer son efficacité dans le traitement des troubles humains, d’études animales pour étudier ses effets comportementaux et physiologiques, ou de travaux in vitro (expériences sur éprouvettes) mesurant ses interactions pharmacologiques et ses mécanismes d’action. Chaque type d’étude comporte ses propres forces et faiblesses.

Pourquoi le CDB a-t-il un potentiel thérapeutique?
La CDB est connu pour sa promesse de traiter les formes d’épilepsie infantile résistantes au traitement. Un certain nombre d’essais cliniques, testant l’efficacité du CDB chez les patients épileptiques humains, sont actuellement en cours. Mais il y a aussi des preuves, provenant principalement d’études animales et d’expériences in vitro, que le CDB pourrait avoir des propriétés neuroprotectrices, anti-inflammatoires et analgésiques (douleur-relâchement) et une valeur thérapeutique potentielle dans le traitement de troubles motivationnels comme la dépression, l’anxiété et la toxicomanie.

Quelle est la base biologique de cette vaste gamme d’utilisations médicales potentielles? Une partie importante de la réponse réside dans la pharmacologie prometteuse du  CDB – sa capacité potentielle d’influencer un large éventail de systèmes récepteurs dans le cerveau et le corps, y compris non seulement les récepteurs cannabinoïdes, mais une foule d’autres.

Systèmes récepteurs dans le cerveau
Le cerveau contient un grand nombre de cellules hautement spécialisées appelées neurones. Chaque neurone se connecte à beaucoup d’autres par des structures appelées synapses. Il s’agit de sites où un neurone communique avec un autre en libérant des messagers chimiques appelés neurotransmetteurs.

La sensibilité d’un neurone à un neurotransmetteur spécifique dépend du fait qu’il contienne ou non un récepteur qui “s’adapte” à cet émetteur, comme une prise électrique qui s’adapte à une fiche. Si un neurone contient des récepteurs qui correspondent à un neurotransmetteur particulier, il peut réagir directement à cet émetteur. Sinon, il ne peut généralement pas. Tous les neurones contiennent de multiples récepteurs neurotransmetteurs, ce qui leur permet de répondre à certains neurotransmetteurs, mais pas à d’autres.

Les récepteurs cérébraux ne sont pas seulement sensibles aux neurotransmetteurs produits naturellement dans le cerveau, comme la dopamine ou la sérotonine, mais aussi aux messagers chimiques produits à l’extérieur du corps, comme les cannabinoïdes végétaux comme le THC ou le CBD. Ainsi, lorsque vous ingérez une substance comestible ou inhalez de la vapeur, vous permettez à des composés initialement produits par une plante d’entrer dans votre corps, de traverser votre circulation sanguine et d’entrer dans votre cerveau. Une fois arrivés, ces composés d’origine végétale peuvent influencer l’activité cérébrale en interagissant avec les récepteurs des neurones. Mais ils n’interagissent pas avec tous les neurones, seulement ceux qui ont les récepteurs appropriés.

Le CDB influence de nombreux systèmes récepteurs différents
Bien qu’il s’agisse d’un cannabinoïde, le CBD n’interagit pas directement avec les deux récepteurs classiques des cannabinoïdes (CB1 et CB2). Au lieu de cela, il affecte indirectement la signalisation par les récepteurs CB1 et CB2. Cela explique en partie pourquoi, contrairement au THC, le CBD ne serait pas toxique. En plus de son influence indirecte sur les récepteurs CB1 et CB2, la CDB peut augmenter les niveaux de cannabinoïdes produits naturellement par l’organisme (appelés endocannabinoïdes) en inhibant les enzymes qui les décomposent.

Encore plus intriguant: le CBD pourrait influencer également de nombreux récepteurs non cancérogènes dans le cerveau, interagissant avec des récepteurs sensibles à une variété de médicaments et de neurotransmetteurs. Il s’agit notamment des récepteurs opioïdes, connus pour leur rôle dans la régulation de la douleur.

Les récepteurs opioïdes sont les principales cibles des analgésiques pharmaceutiques et des drogues de consommation abusive comme la morphine, l’héroïne et le fentanyl. La CDB peut également interagir avec les récepteurs de dopamine, qui jouent un rôle crucial dans la régulation de nombreux aspects du comportement et de la cognition, y compris la motivation et le comportement de recherche de récompenses.

Cela soulève la possibilité que la capacité du CDB d’influencer les récepteurs opioïdes ou dopaminergiques puisse sous-tendre sa capacité à atténuer les envies de drogue et les symptômes de sevrage, effets directement liés au traitement de la toxicomanie. Cependant, nous ne pouvons pas en être certains pour l’instant; des recherches plus approfondies sur les interactions du CDB avec les systèmes de récepteurs des opioïdes et de la dopamine sont encore nécessaires.

Le potentiel thérapeutique du CDB en matière de dépendance s’étend également au système sérotoninergique. Des études animales ont démontré que la CDB active directement plusieurs récepteurs de sérotonine dans le cerveau. Ces interactions ont été impliquées dans sa capacité à réduire les comportements de recherche de drogue. L’influence de la CDB sur le système sérotoninergique peut aussi expliquer en partie ses propriétés anti-anxiété potentielles.

Sources: 

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