
Également appelé delta 9 tétrahydrocannabinol, le THC est connu comme un des principaux composants actifs du cannabis. Souvent décrié pour ses effets psychotropes, il présente des taux variables d’une espèce de chanvre à une autre. Analyse du célèbre cannabinoïde et de ses différents enjeux sur la santé.
Origine et découverte du THC
C’est une molécule présente dans le chanvre à des degrés variables en fonction de la variété de la plante. En effet, le chanvre textile cultivé pour réaliser des vêtements présente un taux de THC relativement insignifiant.
En revanche, le chanvre indien a tendance à produire une résine contenant un pourcentage élevé de THC. Rien d’étonnant à ce que cette variété de chanvre soit génétiquement modifiée pour obtenir une substance psychotrope !
Ses effets sur l’organisme se manifestent lors de la liaison entre le cannabinoïde et certains récepteurs de l’organisme. Parmi ces récepteurs, le CB1 joue un rôle essentiel au niveau des cellules du cerveau. Par conséquent, c’est la rencontre entre le CB1 et le THC qui provoquera une modification sur le plan émotionnel. Le second récepteur est appelé CB2 et se présente au niveau des cellules immunitaires.
Dans l’histoire des drogues, sa découverte est relativement récente puisqu’elle fut identifiée en 1964. On estime que la concentration de THC varie sensiblement d’une espèce à une autre, oscillant entre 0,5 et 5 %.
Pour autant, le rapport de l’INS dit avoir récolté des échantillons d’herbe et de résine avec une teneur en THC comprise entre 22 % et 30 %. Notons que plus le seuil de THC est élevé, plus les effets psychotropes seront importants.
THC : quels sont ses effets sur l’organisme ?
Selon une étude publiée le 23 juin 2017 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, les Français seraient aujourd’hui les plus grands consommateurs de cannabis en Europe. Près de 17 millions de personnes entre 11 et 64 ans disent en avoir consommé au moins une fois au cours de leur existence.
Le cannabis se présente sous différentes formes, comme la marijuana ou le haschich. Le THC est responsable du caractère euphorisant le plus souvent recherché par les consommateurs. Plus le taux est élevé, plus des effets délétères seront observés sur l’organisme.
Il peut s’agir de vomissement, de tremblement, de malaises mêlés à une très forte angoisse. Des sensations physiques sont aussi fréquemment rapportées comme une gestuelle confuse, une gorge sèche, des difficultés respiratoires ou des yeux rouges. Une consommation régulière induit souvent un changement de comportement observé par l’entourage.
Des difficultés scolaires, des problèmes de concentration ou un isolement social doivent être aussi considérés comme une alerte. Notons que le THC peut être durablement stocké dans des graisses ou dans des cellules du cerveau. Cet aspect explique que certains effets puissent perdurer plus de 24 heures suivant la consommation de cannabis.
THC et droit français : que dit la loi ?
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues est intervenue en juin 2018 pour interdire la vente de fleur de cannabis, y compris lorsque le taux n’excédait pas les 0,2 %. En effet, cette décision faisait suite à l’ouverture de nombreuses boutiques de « cannabis ultralight » partout en France.
En avril 2018, le juriste Renaud Colson découvrait, dans le même temps, une faille dans le code de la santé concernant l’interdiction du cannabis. En effet, le Code de la Santé légalisait le THC depuis près de onze ans. Pour l’universitaire, cette situation correspondrait à un « bug juridique ».
Alors que la plante et la résine étaient elles-mêmes interdites, le principal composant psychoactif était quant à lui autorisé à titre d’exception pour des raisons médicales. Renaud Colson justifie cette décision dans l’optique de permettre la distribution de traitement médical à base de THC dans les années futures. Certains traitements contre le cancer avec THC ayant déjà fait leur preuve aux États-Unis.
Conclusion
Le THC contenu dans le cannabis est une molécule connue pour ses effets secondaires sur l’ensemble de l’organisme. Pour autant, le cette substance en faible dose pourrait susciter, avec une autre molécule appelée CBD, de réels espoirs pour la médecine de demain.