Ăgalement appelĂ© delta 9 tĂ©trahydrocannabinol, le THC est connu comme un des principaux composants actifs du cannabis. Souvent dĂ©criĂ© pour ses effets psychotropes, il prĂ©sente des taux variables dâune espĂšce de chanvre Ă une autre. Analyse du cĂ©lĂšbre cannabinoĂŻde et de ses diffĂ©rents enjeux sur la santĂ©.
Sommaire
Origine et découverte du THC
le THC est une molĂ©cule prĂ©sente dans le chanvre Ă des degrĂ©s variables en fonction de la variĂ©tĂ© de la plante. En effet, le chanvre textile cultivĂ© pour rĂ©aliser des vĂȘtements prĂ©sente un taux de THC relativement insignifiant.
En revanche, le chanvre indien a tendance Ă produire une rĂ©sine contenant un pourcentage Ă©levĂ© de THC. Rien dâĂ©tonnant Ă ce que cette variĂ©tĂ© de chanvre soit gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e pour obtenir une substance psychotrope !
La découverte scientifique du THC en tant que molécule individuelle ne s'est faite que dans les années 1960. Plus précisément, c'est en 1964 que le Dr. Raphael Mechoulam et son équipe de l'Université hébraïque de Jérusalem ont isolé et synthétisé le THC. Cette avancée a permis d'amorcer une vague de recherches sur les effets du THC sur l'organisme humain et d'entamer des débats autour de sa réglementation.
Ses effets sur lâorganisme se manifestent lors de la liaison entre le cannabinoĂŻde et certains rĂ©cepteurs de lâorganisme. Parmi ces rĂ©cepteurs, le CB1 joue un rĂŽle essentiel au niveau des cellules du cerveau. Par consĂ©quent, câest la rencontre entre le CB1 et le THC qui provoquera une modification sur le plan Ă©motionnel. Le second rĂ©cepteur est appelĂ© CB2 et se prĂ©sente au niveau des cellules immunitaires.
On estime que la concentration de THC varie sensiblement dâune espĂšce Ă une autre, oscillant entre 0,5 et 5 %.
Pour autant, le rapport de lâINS dit avoir rĂ©coltĂ© des Ă©chantillons dâherbe et de rĂ©sine avec une teneur en THC comprise entre 22 % et 30 %. Notons que plus le seuil de THC est Ă©levĂ©, plus les effets psychotropes seront importants.
THC : quels sont ses effets sur lâorganisme ?
Selon une Ă©tude publiĂ©e le 23 juin 2017 par lâObservatoire français des drogues et des toxicomanies, les Français seraient aujourdâhui les plus grands consommateurs de cannabis en Europe. PrĂšs de 17 millions de personnes entre 11 et 64 ans disent en avoir consommĂ© au moins une fois au cours de leur existence.
Le cannabis se prĂ©sente sous diffĂ©rentes formes, comme la marijuana ou le haschich. Le THC est responsable du caractĂšre euphorisant le plus souvent recherchĂ© par les consommateurs. Plus le taux est Ă©levĂ©, plus des effets dĂ©lĂ©tĂšres seront observĂ©s sur lâorganisme.
On peut classifier les effets en 3 groupes et leurs effets dans le temps :
Effets immédiats
- Euphorie et dĂ©tente : La sensation la plus couramment recherchĂ©e par les consommateurs de cannabis est cette sensation de bien-ĂȘtre et de relaxation.
- Modification de la perception sensorielle : Les sons, les couleurs et les goûts peuvent sembler plus intenses.
- Altération de la perception du temps : Le temps peut sembler ralentir, ce qui peut dérouter certains consommateurs.
- Augmentation de l'appétit : FamiliÚrement appelé "fringales", de nombreux consommateurs ressentent une faim accrue aprÚs avoir consommé du THC.
- Rire : Une tendance à rire plus facilement est couramment observée.
Effets secondaires possibles
- Anxiété et paranoïa : Certains consommateurs peuvent ressentir des sentiments d'anxiété ou de paranoïa, surtout lors de la consommation de fortes doses.
- Difficultés de coordination : Le THC peut altérer les fonctions motrices, rendant des activités comme la conduite potentiellement dangereuses.
- Bouche sÚche et yeux rouges : Ces symptÎmes physiologiques sont couramment associés à la consommation de cannabis.
- Difficultés de concentration : Certains utilisateurs peuvent trouver difficile de se concentrer ou de mémoriser des informations.
- Réactions psychotiques : Dans de rares cas, et principalement chez les personnes prédisposées, la consommation de THC peut entraßner des réactions psychotiques, comme des hallucinations ou des délires.
Effets Ă long terme
- TolĂ©rance : Avec une consommation rĂ©guliĂšre, l'organisme peut devenir moins sensible au THC, nĂ©cessitant des quantitĂ©s plus importantes pour obtenir le mĂȘme effet.
- Dépendance : Bien que le cannabis soit souvent considéré comme moins addictif que d'autres substances, une utilisation réguliÚre peut entraßner une forme de dépendance chez certains individus.
- Altération cognitive : Une consommation excessive et prolongée de THC pendant l'adolescence, lorsque le cerveau est encore en développement, peut entraßner des altérations cognitives à long terme.
- ProblÚmes pulmonaires : Tout comme le tabagisme, fumer du cannabis peut entraßner divers problÚmes pulmonaires, bien que certains débats persistent quant à la gravité de ces effets comparativement au tabac.
Des difficultĂ©s scolaires, des problĂšmes de concentration ou un isolement social doivent ĂȘtre aussi considĂ©rĂ©s comme une alerte. Notons que le THC peut ĂȘtre durablement stockĂ© dans des graisses ou dans des cellules du cerveau. Cet aspect explique que certains effets puissent perdurer plus de 24 heures suivant la consommation de cannabis.
THC et droit français : que dit la loi ?
En France, le THC, ou tétrahydrocannabinol, est une substance classée comme stupéfiant. La possession, la consommation, la culture et la vente de cannabis contenant du THC sont donc illégales.
Cependant l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques est autorisé en France depuis le 24 novembre 2021. Néanmoins, il est soumis à une autorisation délivrée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Il est bien précisé que la loi française autorise la vente et la consommation de produits à base de CBD comme les fleurs CBD ou huiles CBD dont la teneur en THC est inférieure ou égale à 0,3 %. Cette tolérance est due au fait que le THC est présent naturellement dans le chanvre, dont est extrait le CBD.
Conclusion
Le THC contenu dans le cannabis est une molĂ©cule connue pour ses effets secondaires sur lâensemble de lâorganisme. Pour autant, le cette substance en faible dose pourrait susciter, avec une autre molĂ©cule appelĂ©e CBD, de rĂ©els espoirs pour la mĂ©decine.