Description
Eupatoire
Cette herbacée appartenant à la même famille que les Camomilles, les Marguerites et les Tournesols, commune en Occident, est connue depuis au moins l'antiquité pour ses bienfaits toniques, cicatrisants, digestifs et sur le foie.
L'Eupatoire doit son nom d’espèce latin (cannabinum, ou “chanvrine” en français) à ses feuilles composées et dentées, évoquant celles du Cannabis. La comparaison entre ces plantes en reste cependant là, l'Eupatoire, même si tonique et autrefois utilisée pour accroître le potentiel séducteur, n'apporte pas les mêmes effets que le cannabis.
Un peu d’histoire…
Plante herbacée appartenant à la même famille que les Camomilles, les Marguerites et les Tournesols, l’Eupatoire emprunterait son nom de genre, selon certains auteurs, à Mithridate VI Eupator(*) (132-63 av. J.-C.), roi d’origine perse qui se présentait comme un roi hellénisé.
La tentative d’assassinat étant une tradition familiale chez les Mithridate, le souverain s’intéressait de près à l’herboristerie, ne serait-ce que pour ne pas finir empoisonné par son entourage. On raconte qu’il absorbait régulièrement différentes substances toxiques, à petite dose, afin d’acquérir une résistance à leur égard ; bien entendu, Mithridate “le Grand” s’intéressait aussi à leurs antidotes respectifs. Plusieurs plantes sauvages ont hérité du nom du roi botaniste, à l’instar de l’Eupatoire à feuilles de Chanvre.
L’Eupatoire Chanvrine est l’une des plantes du jardin médicinal d’Olivier de Serres (1539-1619), l’un des créateurs de la science agronomique française, qui la dit “bonne contre les dysenteries et les morsures de serpents”. De plus, elle “désopile le foie”, ce qui ne veut pas dire qu’elle le fait mourir de rire, mais qu’elle le désobstrue !
Revenons un instant à l’une des vertus de l’Eupatoire : celle de combattre les morsures de serpents. Il ne semble pas s’agir d’une propriété fantasmée, puisque la plante contient un principe actif, l’eupatorine, également présent au sein de plantes de l’Amérique du Sud (les Mikania, plantes voisines de l’Eupatoire, et l’Eupatorium crenatum) communément utilisées contre les morsures de serpents et les piqûres de scorpions.
Le végétal doit son nom d’espèce (cannabinum, ou “chanvrine” en français) à ses feuilles composées et dentées, évoquant un peu celles du Cannabis. Ceci étant dit, cette comparaison reste un poil suspecte… voire stupéfiante !
Précisons, s’il en était besoin, que l’Eupatoire à feuilles de Chanvre ne gagne pas à être fumée. Ni même mangée, d’ailleurs : en raison de la présence d’alcaloïdes, elle serait légèrement toxique (autrement dit, à des doses très fortes ou en cas de consommation appuyée ou régulière).
En règle générale, les animaux la boudent, exception faite des chèvres, qui manquent rarement d’appétit, quel que soit le mets…
D’après une croyance populaire, les cerfs blessés au combat de l’amour soignaient leurs plaies en se frottant contre la plante. Ainsi, la feuille fraîche de l’Eupatoire serait cicatrisante en usage externe. Usage par lequel elle eut aussi une grande réputation comme résolutive des tumeurs de l’anus ou du scrotum.
En usage interne, la plante a été utilisée contre les rhumes et les fièvres, et particulièrement recommandée contre les obstructions du foie et la constipation occasionnée par l’insuffisance du foie ou l’atonie des organes digestifs.
Au cours des siècles, d’autres légendes, nombreuses, ont émergé. Par exemple, portée sur soi, la Chanvrine était censée accroître son potentiel séducteur. Ainsi conseillait-on aux femmes d’en glisser un brin sous leur jupe les soirs de bal…
Et - qui sait !? -, à défaut de faire venir un prétendant à la maison, l’astuce demeure peut-être un moyen efficace de s’offrir la compagnie d’une ribambelle de papillons, la plante étant - par sa richesse en nectar, le rose de ses fleurs et les plateformes d’atterrissage de ses inflorescences -, un véritable aimant à papillons.
(*) En grec ancien, Eupator veut dire “de noble naissance”, “bien-né”.
La composition de l’Eupatoire
L’Eupatoire renferme nombre de phyto-constituants :
- du tanin ;
- de l’inuline, fibre hydrosoluble prébiotique(*) ;
- des flavonoïdes, dont l’eupatorine ;
- des lactones sesquiterpéniques, dont l’eupatiopicrine ;
- des alcaloïdes pyrrolizidiniques (aussi présents dans la Bourrache, la Consoude, le Tussilage, etc.) ;
- une essence aromatique : alpha-terpinène, paracymène, thymol, etc. :
- des sels minéraux : potassium, calcium, silice, fer, etc.
(*) Prébiotique : qui favorise la croissance ou l’activité des bactéries intestinales bénéfiques à notre santé.
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